Stéphane : “J’étais un père aimant. Je suis devenu un visiteur sous surveillance.”

Je m’appelle Stéphane, je suis un père comme tant d’autres : engagé, présent, aimant. Mais un jour, tout a basculé. Non pas parce que j’ai cessé de m’occuper de mes enfants, mais parce que le conflit conjugal s’est transformé en une guerre parentale où la vérité n’a plus eu sa place, et où la justice familiale a choisi d’ignorer les évidences.

Tout commence par des tensions de couple, comme il en existe dans bien des foyers. Puis les accusations ont émergé. Fausses, montées de toutes pièces. Des mises en scène grossières qui auraient dû, à elles seules, éveiller la prudence des autorités. Des gendarmes appelés sur place ont, à plusieurs reprises, constaté la manipulation. Ils ont écrit noir sur blanc qu’il n’y avait pas eu de violences, que tout était joué. Et pourtant…

Malgré ces rapports, malgré l’absence de preuves concrètes, la justice familiale a validé le récit de leur mère. Le résultat ? Une éviction brutale de mes enfants. En quelques jours, je suis passé d’un papa présent au quotidien à un simple “droit de visite” de quelques jours par mois. Le tout sans avoir été reconnu coupable de rien.

Mais ce n’est pas seulement moi qu’on a puni. Ce sont aussi mes enfants. On les a privés de leur père, de nos habitudes, de nos rires, de nos câlins du soir, de notre complicité. Ils ont dû apprendre à grandir sans mon regard bienveillant, sans mes encouragements, sans mes bras pour les consoler. Et ça, aucune décision judiciaire ne pourra jamais le justifier.

Ce que j’ai vécu porte un nom : l’exclusion parentale. Et elle tue à petit feu. Elle détruit les liens, elle ronge l’âme, elle laisse des cicatrices invisibles chez les enfants. On parle beaucoup du droit des femmes, du droit des pères… Mais on oublie trop souvent le droit des enfants d’avoir leurs deux parents.

Aujourd’hui, je n’ai plus aucun recours. J’ai tout tenté. J’ai usé tous les leviers juridiques possibles, multiplié les démarches, fourni toutes les preuves, alerté toutes les autorités. J’y ai laissé mes économies, mon énergie, des années de ma vie. Et malgré tout cela, je suis resté seul. Exclu. Dépossédé de mon rôle de père.

Ce combat, je l’ai mené jusqu’au bout. Mais c’est un combat que j’ai perdu.

Ce témoignage est là pour ceux qui vivent la même chose, pour ceux qui peuvent encore se battre, pour ceux qui doivent comprendre que cela peut arriver à n’importe qui.

Stéphane T.

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